lundi 28 mars 2011

Texte Descriptive


Le courage de le refaire 
Je me tiens sur le bord en regardant vers le bas. Je n'ai jamais été si haute. C'est un long chemin épeurant vers le bas. Mes paumes sont humectées, pleines de sueur. Je ne veux pas sauter mais il est trop tard pour redescendre. Mes amis observent avec affections tous mes minuscules mouvements, dans cette tremblote qui rend mes gestes mécaniques. Ils se demandent si je vais parvenir à le faire, courage! Ils voudraient que j’y aille. Je le devine à la façon dont –ils me regardent avec invitation de la main vers eux. Est-ce que je veux vraiment sauter?  Ils ont tous déjà sautés. Ils attendent avec impatience que je mime leurs gestes, que j’endosse leurs courages comme une veste chaude dans un hiver sibérien. Je peux les entendre dire vas-y dans un écho qui raisonne dans mes os. Non n’y va pas me dit une partie de mon cerveau. Vas-y tu es capable me dit l’écho de la voie de mes amis. J’ai peur, très peur. D’en bas, cela ne me semblait pas si haut. Je continue à me dire de ne pas regardez en bas. Cependant, je le fais quand même et le terrain de mon atterrissage m’apparait parsemer de pierres tranchantes. Je ne sais pas pourquoi, mais je vois déjà mon corps en milles morceaux. Je me touche pour m’assurer que je suis entière. Mais qu’est-ce que je fais ici demande-je d’un aire interloqué!
Est-ce que je devrais sauter les pieds en premier ou tout simplement aller les mains  en avant comme pour protéger ma tête? Je ne connais pas la profondeur de la chose qui va accueillir ma chute. Est-ce que je vais brusquement frapper le fond? Je tais mes angoisses. Je prends un grand souffle. Je me sens en confiance. Oh! Peut-être pas. Mais comme pousser par je ne sais quelle force,  Je saute. Je me lance en me repliant comme une boule prête à fracasser l'eau. Je tombe. J’ai l’impression que c’est une éternité avant que j’atteigne l'eau. J’ai le temps de voir défiler milles images dans ma tête. Au moment où j’atteins  la cible, avec une force incroyable, j’ai l’impression que le temps s’est arrêté. La voix de mes amis dans des cris ahurissants me parvient avec une faiblesse qui fait de leur voix un lointain écho comme dans un souvenir oublier. Je sens mon corps qui continue à glisser, lentement, surement, délicatement, vers le bas.  Mon regarde vers le haut comme pour implorer le seigneur aperçoit  la lumière. Elle est comme un appel vers la vie, la joie de vivre. Je prends conscience qu’il faut que je vive. Je ne suis pas morte. Je donne un coup de pied qui me semble superpuissant pour être capable de me ramener vers la surface de l’eau. Il me semble que plus le  coup de pied est fort, moins  je me déplace. Je commence à manquer d'air. J'ai encore besoin de souffle. La pression d'être si profondément engloutie dans cette matière liquide commence à m’écraser.  J'ai besoin d'aide. J'ai besoin de quelque chose qui flotte pour me retenir à la surface. Il n'y a rien de près. Je ne sais pas quoi faire. Je commence à paniquer. Je sens mon cœur battre très fort et rapidement.  Je sais que je peux me rendre jusqu'à la surface de l’eau, mais comment ? Je commence à agiter mes bras dans tous les sens. Mon corps se déplace vers ma survie. Je suis près. Je peux voir la surface. Je peux la sentir. Je suis à la surface. J’ai réussi! J’avais besoin de souffle. Je respire profondément l'aire fraiche. Je nage jusqu’au bord fièrement. Je vois mes amis qui me regardent avec émerveillement, leurs yeux pétillent comme dans un discours qui dit «tu vois, tu es capable». Je donne un coup de pied puissant pour que je me rendre aussi rapidement qu’il l’est possible, jusqu’à l’autre côté de la piscine. Je savais déjà que je n'étais pas une bonne nageuse et je ne sais pas pourquoi j'ai sauté. Je sors de la piscine en respirant fortement. Je regarde mes amis dans les yeux avec une fierté à peine dissimulée. J’ai un grand sourire de fierté sur mon visage. J’ai eu peur mais le saut était incroyable! Je décide de le refaire sans hésitation. 

Danielle Montpetit